Une étude menée par Acquis en mai 2025, auprès de 350 cadres dirigeants de PME françaises, révèle un climat entrepreneurial à la fois dynamique et sous tension, entre volonté d’investissement et incertitude géopolitique persistante.
Sentiment d’insécurité et climat international dégradé
Dans un contexte marqué par l’instabilité géopolitique, les PME françaises placent l’environnement politique comme première source d’inquiétude (53 %), devant la réglementation (50 %). Ce sentiment d’insécurité s’inscrit dans un climat international dégradé depuis le début de l’année, entre tensions douanières impulsées par Donald Trump et conflit armé entre Israël et l’Iran. Contrairement à leurs homologues espagnoles ou allemandes, les PME françaises apparaissent particulièrement sensibles à cette instabilité. Si les enjeux concurrentiels, qu’il s’agisse du marché (44 %) ou des ressources humaines (44 %), restent présents, ils apparaissent relégués au second plan.
Une confiance qui se redresse mais reste contrastée
L’étude révèle un léger rebond du moral des dirigeants : 55 % des PME se déclarent optimistes, contre 46 % en 2023. Cette tendance positive ne masque cependant pas une progression significative du pessimisme, qui touche désormais 28 % des entreprises interrogées, soit dix points de plus qu’un an auparavant. Cette polarisation du ressenti s’observe notamment à l’échelle régionale : l’Occitanie se démarque par un niveau d’optimisme élevé (72 %), tandis que la Bretagne (50 %) et la Normandie (47 %) apparaissent nettement plus inquiètes. En Auvergne-Rhône-Alpes, Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire, le moral des dirigeants (61 %) se situe légèrement au-dessus de la moyenne nationale.
Les écarts sont tout aussi marqués selon les secteurs d’activité. La finance (66 %) et l’industrie (65 %) se montrent les plus confiantes quant à leurs perspectives de croissance à long terme. À l’inverse, les secteurs du BTP (48 %) et de la santé (39 %) affichent un niveau d’optimisme nettement inférieur.
Des intentions d’investissement en hausse
Malgré ce climat, la dynamique d’investissement reste soutenue. 83 % des PME interrogées prévoient d’investir dans de nouveaux équipements ou actifs dans les douze prochains mois, contre 76 % en 2023. Une progression notable, au regard des incertitudes qui pèsent sur l’économie.
Les coûts de production et les prix sont identifiés comme le principal levier de croissance (52 %), en particulier dans le BTP et le commerce de détail. Le développement de nouveaux produits ou services et la productivité, notamment par la digitalisation, arrivent en second plan (40 %). Seul le secteur de la santé et du bien-être fait de la transformation numérique une priorité absolue (58 %), en plaçant l’automatisation au cœur de sa stratégie de croissance.
Leasing et LOA gagnent du terrain
Les choix de financement traduisent également une évolution des mentalités. Le recours au leasing et à la location avec option d’achat s’impose pour 43 % des PME, contre 32 % en 2023. En parallèle, le réinvestissement des bénéfices recule (30 %, contre 36 % un an plus tôt). Cette progression du leasing reflète une vision plus favorable de ce mode de financement, désormais perçu comme un levier de développement pour l’économie française. Si l’environnement politique alimente les inquiétudes des PME, leur volonté d’investir, d’adapter leur modèle économique et d’explorer de nouveaux outils de financement témoigne d’une forme de résilience.


