L’assemblée générale de la Coopérative Les Maîtres Laitiers du Cotentin s’est déroulée le mardi 6 septembre 2022, à Valognes (Manche), avec la participation de près d’une centaine des délégués sociétaires.
Le rapport annuel et RSE ainsi que les comptes consolidés à 1,968 milliard d’euros de chiffre d’affaires et le résultat net part du Groupe de 19,4 millions d’euros ont été approuvés à l’unanimité, ainsi que toutes les résolutions du Conseil d’administration. Après une année de mobilisation de toutes les équipes sur la mise en place de solutions pour faire face à l’inflation des matières premières agricoles et industrielles, qui fait suite à un exercice 2020/21 marqué par la COVID, les sociétaires ont renouvelé une dernière fois et à l’unanimité leur confiance au Conseil d’administration et à son président, Christophe Levavasseur, qui mettait fin à son mandat après 34 ans d’engagement personnel, dont 22 années passées à la tête de la coopérative. A l’issue de cette assemblée générale, le Conseil d’administration de la coopérative s’est réuni pour valider la nouvelle composition du Conseil d’administration et élire Valérie Blandin en qualité de nouvelle Présidente de la Coopérative Les Maîtres Laitiers du Cotentin.
« Les Maîtres Laitiers du Cotentin font face »
Dans son discours, le Président Christophe Levavasseur a rappelé l’année hors norme qui s’est écoulée, faisant suite à un exercice 2020/21 déjà marqué par la crise de la COVID, ainsi que l’ensemble des impacts humains, industriels et surtout économiques qui ont jalonné l’exercice 2021/22 et qui perdurent encore au moment de l’assemblée générale 2022.
« Ce choc inflationniste brutal, après l’année COVID, a mis une nouvelle fois le Groupe des Maîtres Laitiers à l’épreuve, au travers des surcoûts qui pèsent sur les exploitations laitières mais aussi et en premier lieu sur son pôle industriel. Les inflations successives tant sur le plan de la matière première laitière, des énergies ou des emballages, pour ne citer que les principaux postes, associées aux difficultés d’approvisionnement des composants (cartons, plastiques, ingrédients…), ont sollicité fortement toutes nos
équipes, dont je salue l’implication, et ont mis notre modèle économique sous tension très forte. Les négociations successives avec nos clients ne permettent pas à ce jour d’équilibrer nos surcoûts, et nous devrons compter sur la responsabilité individuelle de toutes les parties prenantes pour garantir le modèle agricole et industriel de la France aujourd’hui et demain ! ». Christophe Levavasseur a rappelé son combat pour défendre la raison d’être de la coopérative et l’impérieuse nécessité de consolider ce modèle économique unique et indépendant, qui démontre une nouvelle fois sa résilience et la stabilité de ses fondamentaux. « Je pense aussi à mes collègues…nous avons toujours essayé, et nous continuerons, à trouver l’équilibre entre un prix de lait évolutif et décent tout en maintenant nos investissements nécessaires à la pérennité de notre Groupe… Nous devons avoir ensemble confiance dans ce que nous avons construit », qui contribue une nouvelle fois cette année à préserver les volumes laitiers avec une collecte globale de 471 millions de litres de lait, soit une évolution de plus de 7,9 millions de litres et un prix du lait TPC/TQC (toutes primes et qualités comprises) à 396,25 euros (les 1 000 litres).
Hommage de Jean-François Fortin à Christophe Levavasseur
C’est au travers d’un propos émotionnel, que Jean-François Fortin s’est exprimé : « C’est une page d’histoire de notre coopérative qui se tourne, et elle est importante. Ce sont de longues années de partage en toute confiance qui s’achèvent avec le départ de Christophe Levavasseur ». Avec le Groupe MLC, nous pouvons être fiers de ce Groupe indépendant, unique et normand, qui va de la production laitière vers la transformation, pour finir dans les rayons des magasins ou les assiettes des convives grâce à notre réseau de distribution France Frais. «“Ce Tout “, incarné pendant 22 ans par Christophe Levavasseur, relie aujourd’hui le producteur au consommateur en préservant la valeur pour nos producteurs laitiers et nos salariés, la disponibilité de la matière pour nos clients, et le meilleur du lait pour les consommateurs… »
« Nous avons retrouvé nos performances d’avant Covid… »
Guillaume Fortin, Directeur général de la coopérative et du réseau France Frais, après avoir souligné la performance des équipes et la solidité des fondamentaux, est largement revenu sur l’exercice écoulé : « Nous venons de clôturer notre exercice avec un résultat net part du Groupe de 19,4 millions d’euros, après une année COVID qui avait fortement impacté le résultat du Groupe. Les indicateurs sur le marché de la RHF depuis 2021, notamment pour France Frais, reviennent progressivement dans le bon sens. A l’inverse, notre pôle industriel est fortement impacté par l’inflation de tous ses postes de coûts. Le renchérissement depuis l’automne 2021 des matières premières agricoles et industrielles à des niveaux jamais vus pèse lourdement sur les équilibres économiques de la coopérative. Et même si le modèle à part des Maîtres Laitiers du Cotentin, organisé entre la production laitière, la transformation et la distribution, permet d’amortir ces crises, « nous ne
pourrons pas nous exonérer, individuellement et collectivement avec nos clients, des nécessaires hausses de prix à faire valoir si nous voulons pérenniser nos entreprises et la filière d’excellence que représente l’agroalimentaire français. » En marge de cette actualité inflationniste, Guillaume Fortin a rassuré sur les programmes d’investissement en cours, à la fois sur les plateformes de distribution France Frais, sur le pôle industriel avec l’arrivée de nouvelles lignes de fabrication en fromage frais, beurre et pâtes pressées, ainsi que sur la dernière phase du vaste plan de performance énergétique (projet Héraklès), démarré en 2020, visant la réduction des GES sur les sites normands de transformation. Guillaume Fortin confirme la feuille de route du Groupe MLC aussi bien sur la transformation laitière que sur la distribution auprès des métiers de bouche : « Nos partenaires financiers reconnaissent nos résultats et la solidité de notre modèle », et le virage stratégique que la coopérative a opéré en matière de segmentation laitière doit continuer à porter ses fruits et faire valoir notre différenciation. « Néanmoins, nous devons rester vigilants à trois grandes variables : la disponibilité laitière, la disponibilité énergétique et les disponibilités en ressources humaines… »
« Un changement de gouvernance, ce n’est pas une révolution ! »
«Avec le Groupe MLC, nous avons une organisation qui permet d’optimiser la valeur ajoutée pour améliorer la rémunération de nos sociétaires. La pertinence de ce qui a été constitué en 30 ans n’est plus à démontrer. Il n’en reste pas moins que le prix du lait ne suffira pas à tout régler, chacun doit veiller à sa performance économique. Or, le
Groupe, dans toutes ses composantes, doit être performant dans un environnement totalement perturbé, où la guerre en Ukraine s’est ajoutée à la Covid et à l’inflation. Après avoir traversé trois années très difficiles, c’est déjà une belle performance que d’avoir résisté et réussi à sortir nos résultats. Mais en même temps, nous avons atteint une étape où il va falloir réinvestir dans la maintenance et la modernisation de nos filiales et leurs systèmes d’exploitation ainsi que sur nos sites industriels. A ces investissements productifs, nous sommes engagés transversalement sur des investissements durables avec le projet Héraklès. Il faudra faire demain aussi bien avec des ressources de plus en plus rares : les énergies, les intrants, le lait, qui
pourrait connaître une pénurie, mais aussi la main d’œuvre. Il faut tout faire pour éviter d’être dépendants des éléments extérieurs, ce qui est aussi vital pour notre indépendance et la conduite de notre destin. Nous allons donc être très attentifs à la production de chacun pour améliorer notre performance générale. La société de demain devra être à la fois plus responsable et inventive, car je le répète, les ressources vont être de plus en plus rares ! En abordant mon premier mandat avec beaucoup d’humilité. Je n’ai pas l’ambition de doubler le patrimoine que mes pairs me confient…
J’ai à apprendre de ceux qui m’entourent mais avec déjà une formidable envie de poursuivre avec les équipes la construction de cette belle aventure qu’est la coopérative des Maîtres Laitiers du Cotentin. »
À propos de Valérie Blandin: un choix pleinement assumé…
A 41 ans, native de Sainte-Mère-Eglise dans le Nord-Cotentin, Valérie Blandin a été élue présidente de la Coopérative Les Maîtres laitiers. Une élection qui apparaît comme une évidence quand on connaît son cursus universitaire, d’abord à Math Sup, puis sa formation dans le secteur agricole, ses 11 années d’expérience comme conseillère en agriculture au C.E.R Manche, et celle acquise aux côtés de son mari sur leur exploitation à Gourbesville. Une évidence qui n’avait pas échappé à Christophe Levavasseur, qui l’a intégrée au conseil d’administration en 2017 et portée à la Vice-Présidence déléguée en octobre 2020.
« Plus qu’une évidence, c’est avant tout un choix pleinement assumé et l’addition d’expériences personnelles et professionnelles qui ont fait qu’à un certain moment de ma vie, cette trajectoire s’est dessinée. C’est un choix assumé au sens où j’ai eu la possibilité de m’engager dans une carrière politique lorsque le Sénateur Jean Bizet a souhaité que je lui succède. Mais j’ai fait le choix des Maîtres laitiers… Un choix de vie d’abord, familial et professionnel, un choix également dicté par l’envie de servir mon territoire. Je suis native de Sainte-Mère-Eglise, d’une maman agricultrice, j’ai grandi au rythme des commémorations du Débarquement du 6 juin 1944, je suis très attachée à ma terre et à son histoire… ».
À propos du groupe coopératif industriel et commercial Les Maîtres Laitiers du Cotentin
4ème employeur privé du Cotentin, Les Maîtres Laitiers du Cotentin est un groupe coopératif de 5 235 salariés réalisant un chiffre d’affaires de 1,968 milliard d’euros. Il détient 3 entités, positionnées sur l’ensemble de la filière laitière (production, transformation et distribution) :
• La coopérative, leader européen de la production de fromages frais pour la restauration hors-foyer et la grande et moyenne distribution, compte 1 066 sociétaires producteurs implantés sur 655 exploitations dans la Manche. Elle a collectée 471 millions de litres de lait au terme de l’année laitière 2021-2022 ;
• La holding de distribution France Frais est constituée de 129 filiales et dépôts réparties sur tout le territoire ;
• La holding industrielle Evoling, composée de 2 entités industrielles : la Fromagerie Réo dans la Manche, la société Yéo
à Toulouse.
6 sites industriels (Sottevast, Valognes, Méautis, Savigny-le-Temple, Lessay, Toulouse) produisent toutes les catégories de lait et de produits laitiers : lait, fromages frais, fromages, fromages portions, crème, beurre, faisselles, petits suisses, yaourts. Le groupe possède 5 marques propres : La Mère Richard, Édouard Conus, Réo, Yo’Gourmand, Campagne de France, et est orienté vers 5 grands marchés: la restauration hors-foyer (restauration collective scolaire, médico-sociale, entreprises, restauration commerciale et boulangerie-viennoiserie-pâtisserie), l’export, la grande et moyenne distribution (notamment avec les marques de distributeurs), les circuits spécialisés (crèmerie, fromagerie, épicerie) et les industriels de l’agroalimentaire.