UMIAMI, start-up de la foodtech spécialisée dans la fabrication d’alternatives végétales à la viande animale a clôturé une série A de 26,5 millions d’euros, soit la plus grosse série A de ce secteur en Europe. Ce tour de table porte à 30M€ le total des fonds levés en deux ans par l’entreprise et sera complété par un emprunt adapté au financement du projet industriel.
Imaginé par Tristan Maurel (ingénieur Centrale Paris-Essec) et Martin Habfast (HEC-TUM), UMIAMI est né en 2020 de la volonté de créer un substitut de viande qui saurait séduire les gourmets qui souhaitent réduire leur consommation de produits carnés, tout en levant les principales barrières actuelles à l’achat : le goût, la nutrition, et la naturalité, le tout à un prix raisonnable.
“La santé, l’environnement, mais aussi le respect de la vie animale, sont au cœur de nouveaux comportements d’achat, mais aujourd’hui il n’existe pas d’alternatives végétales pour la plupart des viandes consommées telles que des filets et pièces entières. Or c’est ce qui fait tout le plaisir de la viande. Nous avons voulu recréer cette expérience ”. explique Tristan Maurel, co-fondateur et CEO d’UMIAMI.
La technologie généralisée dans l’industrie de la viande végétale (l’extrusion) est limitante, ce qui explique l’absence d’offre. Partant de ce constat, UMIAMI a développé un procédé inédit de texturation des protéines “l’umisation”, qui permet, à partir de matrices végétales, d’obtenir une texture fibreuse et de maîtriser la taille, la direction et l’épaisseur des fibres obtenues. Après deux ans de R&D, UMIAMI a validé la recette du 1er filet de volaille entier 100% à base de protéines végétales.
Umiami, un projet Made in France à ambition internationale
La startup ne compte pas s’arrêter là puisque l’entreprise va renforcer ses efforts en recherche et développement, pour diversifier sa gamme de produits. L’équipe composée d’une vingtaine de personnes, aux trois quarts dédiée à la R&D, va s’étoffer. “D’ici 2025, nous allons recruter une quarantaine d’experts scientifiques pour développer nos innovations et nos équipements industriels, mais également diversifier nos sources d’ingrédients en ouvrant des programmes de recherche sur les sources de protéines alternatives émergentes comme les protéines d’algues ou de mycélium » détaille Sylvie Breton, Directrice R&D.
La demande pour des alternatives végétales crédibles à la viande ne cesse de grandir et se généralise notamment à travers le flexitarisme, pratique consistant à réduire sa consommation de viande sans pour autant devenir végétarien. En France, en 2021, 49% des consommateurs déclarent réduire volontairement leur consommation de viande selon une étude Kantar / Mintel. Une tendance qui se retrouve déjà fortement en Europe du Nord, Amérique du Nord et Asie du Sud Est, là où se trouvent les principaux premiers clients d’UMIAMI.
Le goût au service de la santé, des animaux et de la planète
“Il faut voir l’umisation comme une plateforme de développement, qui permet d’ouvrir un nouveau chapitre pour le marché des protéines végétales : elle donne une similarité de texture exceptionnelle, permet de moins dénaturer les protéines végétales, de préserver la saveur des aliments et ne nécessite pas l’ajout d’agents de texture artificiels” précise Tristan Maurel.
Avec moins de 10 ingrédients dans sa composition (contre une trentaine en moyenne sur le marché des viandes végétales), le filet de volaille UMIAMI contient autant de protéines qu’un filet animal, sans additif controversé et affiche un nutriscore B. Sa production est également plus vertueuse que pour un filet animal, puisqu’elle nécessite 25% d’énergie en moins, mobilise 50% moins d’eau et de surface arable, et émet deux fois moins de gaz à effet de serre.
“Il faut changer nos habitudes alimentaires pour réduire notre empreinte environnementale mais ce n’est pas toujours facile. Notre filet végétal participe à la transition écologique, en permettant aux consommateurs d’augmenter la place des protéines végétales dans leurs assiettes, sans trop d’effort et sans attendre” détaille Martin Habfast, co-fondateur et Head of Sales.
Commercialisant son filet végétal en marque blanche pour le compte de marques spécialisées, marques de distributeurs ou d’acteurs de la restauration, la startup a choisi un modèle de distribution exclusivement B2B. Une cible qui connaît bien les difficultés technologiques associées à la production de simili-viandes et qui a accueilli avec enthousiasme l’innovation d’UMIAMI.
Une stratégie qui permet aussi à la startup de se concentrer sur la recherche et le développement, et d’y intégrer les retours clients grâce à son tout nouveau centre de R&D industriel en Ile-de-France, qui sera mis en activité en Mai 2022.
Un projet de développement industriel porté par l’innovation
Avec cette levée de fonds, UMIAMI prévoit l’ouverture d’une usine en France de 15 000 m2 d’ici fin 2023 et contribuera à terme à la création de plus de 200 emplois industriels, incluant de nombreux postes à forte expertise technique dans la production ou la qualité.
Certifiée Great Place to Work depuis novembre 2021, la startup a également de grandes ambitions en matière de recherche scientifique et souhaite faire de son centre de R&D industriel un haut-lieu d’innovation au service de l’alimentation de demain.
“C’est une grande fierté de pouvoir participer à la réindustrialisation du territoire français, à la création d’emplois, et de pouvoir ainsi répondre à la forte demande internationale de nos clients” se réjouit Clémence Pedraza, Chief People Officer et Associée d’UMIAMI, qu’elle a rejoint à ses débuts.
Pour Hendrick Van Asbroeck, Associé chez Astanor Ventures : « La texturisation de filets entiers est un obstacle majeur à l’adoption globale d’alternatives végétales à la viande. La technologie d’UMIAMI lui permet, en comblant cette lacune, de capter une part significative du marché des protéines végétales, représentant 30 milliards de dollars aujourd’hui. L’équipe fondatrice a développé un produit unique qui se distingue sur la scène internationale et Astanor est fier de les soutenir dans cette prochaine étape de leur développement. »
Pour Julien Machot, Managing Partner chez VERSO Capital : « La proposition de valeur d’UMIAMI – des pièces entières, des produits sains et un haut niveau de qualité – est une excellente nouvelle pour les consommateurs en transition à la recherche d’alternatives durables aux produits conventionnels d’origine animale. Grâce à son énergie, sa détermination, et son procédé technologique unique à ce jour, l’équipe d’UMIAMI est très bien positionnée pour continuer d’innover et ainsi devenir un leader de l’industrie des protéines alternatives.”