Le reconditionné sort peu à peu de l’artisanat. Et c’est une PME lyonnaise qui en prend le virage industriel. e-recycle, spécialiste du smartphone de seconde main, vient d’ouvrir le premier atelier automatisé de reconditionnement en France. Une première qui dit beaucoup sur la transformation d’un marché en pleine accélération, poussé par la pression écologique, les textes réglementaires et une demande qui ne faiblit pas.
Diagnostics robotisés
Créée en 2014, e-recycle s’est fait une place dans un secteur encore jeune, où les pratiques les plus rigoureuses côtoient des approches plus douteuses. Pour tirer son épingle du jeu, l’entreprise a fait le choix d’intégrer toute la chaîne de valeur, de l’approvisionnement à la vente finale. Objectif : garantir un niveau de qualité élevé, traçable, et soutenu par un vrai service après-vente. Une stratégie validée par les labels RECQ et QualiRépar, qui encadrent les standards du secteur. L’atelier automatisé s’inscrit dans cette logique : il s’appuie sur des diagnostics robotisés, uniformise les opérations, et réduit la pénibilité des tâches techniques.
Ce choix industriel répond aussi à une nouvelle donne commerciale. Longtemps focalisé sur les particuliers, le marché s’ouvre désormais au B2B. Les distributeurs, enseignes de seconde main ou intégrateurs télécoms veulent des volumes importants, constants, livrés vite et bien. e-recycle entend répondre à cette attente, avec un modèle réactif, un service client solide, et des produits certifiés, prêts à l’emploi.
Pas de marketplace tentaculaire
L’entreprise pousse également la carte de la relocalisation. Près de 97 % des appareils sont collectés en France. Résultat : une empreinte carbone réduite, une meilleure traçabilité, et une filière locale en construction. L’approvisionnement européen reste possible, mais toujours dans le cadre strict des normes en vigueur.
Dans un secteur désormais scruté par les géants du e-commerce, e-recycle joue une autre partition. Pas de marketplace tentaculaire, mais une relation directe, une proximité assumée, et une promesse de transparence. Un pari sur la confiance, plus que sur la course à l’échelle.
Enfin, à ceux qui accusent le reconditionné de n’être qu’un vernis écologique sur une consommation inchangée, la PME oppose une autre vision : réparer plutôt que jeter, prolonger les usages, réduire les déchets. Une réponse concrète à l’ère de la “fast-tech”. Et un rappel utile : mieux consommer, c’est souvent consommer moins.


