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Fin des ventes de camions thermiques dès 20235

Une mesure indispensable pour mettre le fret routier sur la voie du zéro émission.

D’ici 2030, les émissions de CO2 des poids lourds risquent d’annuler les gains qui seront réalisés grâce à l’électrification des voitures, à moins que l’Union européenne propose des normes CO2 ambitieuses.

Si les camions et les bus ne représentent que 1% des véhicules en circulation en France, ils sont responsables de 29% des émissions de CO2 du transport routier. Alors que l’UE s’apprête à renforcer les normes d’émission CO2 pour les poids lourds en novembre, la nouvelle analyse de Transport et Environnement (T&E) montre que les derniers poids lourds thermiques devront être vendus d’ici 2035 si l’on veut qu’il n’y en ait plus en circulation en 2050 – conformément à l’objectif européen zéro émission net à cette échéance. 

Les émissions de CO2 des camions, une menace climatique 

Selon l’analyse de T&E, les réductions d’émissions de CO2 permises par les normes actuellement en vigueur pour les camions et les bus sont insuffisantes. Résultat : leurs émissions annuleraient, d’ici 2030, la totalité des efforts réalisés par les voitures et les camionnettes. L’augmentation de l’activité et du trafic constitue le principal facteur de risque. Les émissions de CO2 des véhicules lourds ont augmenté de plus d’un quart entre 1990 et 2019, et selon la Commission européenne, l’activité des camions devrait encore augmenter de 44 % entre 2020 et 2050, celle des bus de 72 %. Camions et bus brûlent également des quantités massives de pétrole, actuellement 42% du diesel consommé par le transport routier en Europe.

Selon, Marie Chéron, Responsable des Politiques Véhicules chez T&E France : « Le transport est le plus grand défi climatique en Europe et les camions jouent un rôle démesuré qui ne cesse de croître. Les camions thermiques annuleront tous les efforts et bénéfices liés à l’électrification des voitures dans les années à venir. A moins que l’UE ne change de trajectoire. »

Selon T&E, les carburants “neutres en carbone” (biocarburants, biogaz ou carburants de synthèse) ne sont pas des solutions crédibles pour décarboner le transport lourd. Les secteurs, comme le transport routier, qui peuvent se convertir aux technologies zéro émission, électrique et hydrogène, doivent le faire et ainsi laisser ces carburants disponibles pour les secteurs difficiles à décarboner. Pour les camions et les bus, ces technologies zéro émission sont donc les plus adaptées et efficaces pour répondre à l’enjeu massif de réduction des émissions d’ici 2030.

T&E a modélisé 3 scénarios de décarbonation des poids lourds

Cet exercice de modélisation démontre que :

Mettre fin à la vente des camions thermiques neufs (1) en 2030 serait la meilleure option pour le climat, mais les réductions requises seraient draconiennes et ne pourraient être atteintes sans perturbation majeure.

2035 est la dernière échéance possible pour mettre fin à la vente de camions thermiques neufs si l’on veut que le fret routier soit décarboné d’ici 2050. Ce scénario ne laisserait qu’un nombre limité (900 000) de véhicules diesel en circulation en 2050 (les camions en Europe ont actuellement une durée de vie moyenne de 18 ans).

Des objectifs CO2 stricts dès 2030 (-65% de CO2), menant à un objectif 100% de véhicules neufs zéro émission en 2035, sont alignés avec les annonces des constructeurs. Cela permettrait la mise en circulation de  659 000 camions zéro émission sur les routes européennes d’ici 2030. La consommation de diesel des camions et des bus européens serait ainsi réduite de 9 % d’ici la fin de la décennie.

Si la fin de vente des thermiques est fixée à 2040, ce sera déjà trop tard. Ce scénario induirait un surplus d’émission de 644 millions de tonnes de CO2 d’ici 2050 par rapport au scénario 2035. Cela représente l’équivalent des émissions annuelles actuelles du transport routier en Allemagne, en France, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne et en Pologne réunis. Enfin, attendre 2040 pour mettre fin à la vente du thermique pour les véhicules lourds pourrait coûter cher sur le long terme : cela obligerait les législateurs à prendre des mesures drastiques et coûteuses pour éliminer les 20 % de la flotte de camions diesel encore en circulation en 2050.

Les recommandations de T&E

T&E appelle la Commission européenne, qui présentera sa proposition de révision des normes CO2 pour les véhicules lourds le 30 novembre prochain, à répondre concrètement au problème climatique posé par les camions. T&E recommande les mesures suivantes :

Fixer un objectif de réduction de 100 % du CO2 émis pour tous les segments du transport routier, y compris les petits et moyens camions, actuellement non réglementés, pour 2035.

Fixer un objectif de 100 % zéro émission dès 2027 pour les bus urbains, en 2035 pour les autocars, et en 2040 pour les catégories de camions utilisées pour d’autres applications.

Réhausser l’objectif actuel de réduction des émissions de CO2 en 2030 à -65 % pour les camions moyens et lourds

Fixer des objectifs intermédiaires en 2027 pour accélérer la transition.

Définir des normes d’efficacité énergétique pour les remorques.

Fin des ventes de camions thermique dès 2035

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