Malgré un nombre d’accidents du travail sur la route en baisse notamment en 2020 à cause de la crise sanitaire et des confinements successifs. Ce fléau reste encore bien présent ! 

Qu’il s’agisse d’un accident lors d’un trajet domicile / travail pour des raisons de fatigue ou encore de répétition du parcours entrainant une baisse de l’attention ou encore lors d’un déplacement professionnel, les risques sont quotidiens. 38 %des accidents corporels impliquent au moins un usager en déplacement domicile-travail ou en déplacement professionnel. Les publics les plus en proie aux accidents du travail graves et mortels sont les jeunes et les nouveaux embauchés (15 % des accidents graves/mortels surviennent lors des trois premiers mois d’embauche), travailleurs intérimaires, indépendants et détachés. 

En parallèle, l’assurance maladie constate que 6 millions d’arrêts de travail sont en lien avec un accident sur la route lors d’un trajet domicile / lieu de travail. Cela représente un coût de 725 millions d’euros pour les entreprises.

En toute logique, les entreprises se sont emparées de cette problématique dans un souci de bienveillance pour leur équipe mais aussi dans une logique de rentabilité. Les 89.000* accidents de travail liés à un accident de la route génèrent la perte de plus de 6 millions d’heures de travail sur le plan national.

Formation, séance de sensibilisation, les outils se sont multipliés pour permettre aux entreprises d’accompagner leurs employés face à ce fléau. Un état des lieux s’impose … 

Extrême Sécurité, est une entreprise créée en 1995 pour sensibiliser les salariés à ce fléau en mettant en œuvre des actions de sensibilisation ainsi que des formations pour mieux prévenir ces risques. Située à Fay-de-Bretagne, entre Nantes et Saint-Nazaire, l’entreprise agit sur tout le territoire français.

Nous avons interviewé Patrice Roussel, fondateur et PDG d’Extrême Sécurité. Implanté rayonne à la fois en Loire-Atlantique mais aussi sur l’ensemble de l’hexagone avec ses 14 centres de formations (Poitiers, Paris, Lyon, Bordeaux, Brest…).  

Entreprendre Quotidien

Quelles formations existent pour diminuer les accidents de travail ? 

Patrice Roussel

Aujourd’hui chaque entreprise prévoit pour ses salariés un plan de prévention qui vise à identifier et prévenir les risques liés à la pratique chaque activité professionnelle. Il comprend, notamment, un diagnostic de la sinistralité qui aide, par la suite, à mettre en place des formations de conduite adaptées pour chaque collaborateur. L’objectif sera d’augmenter la sécurité individuelle au profit du collectif afin de diminuer les sinistres.

Les formations perfectionnement VL (véhicule léger) et VUL (véhicule utilitaire léger) sont les formations les plus demandées par les entreprises. 

Elles se composent de deux volets :

• Théorique qui comprend la présentation des nouvelles règles en matière de sécurité routière, le rappel des fondamentaux comme notamment le danger des perturbateurs (téléphone …) et un temps d’échanges d’expériences entre salariés. 
• Pratique afin de comprendre et d’identifier les risques du quotidien :  une séance de réalisation de freinage d’urgence ou encore à une simulation de perte d’adhérence. 

Bien évidemment, ce socle commun se complète en fonction de telle ou telle problématique. Ainsi, si une entreprise constate un nombre important d’accident lié au trajet domicile/travail, les formateurs réalisent un focus plus particulier sur le maintien de l’attention ou encore les problèmes liés au téléphone au volant. 

Le but est d’alerter puis de de sensibiliser et de trouver des solutions afin d’éviter que les salariés se retrouvent dans des situations dangereuses et, le cas échéant, de pouvoir avoir le bon geste. 

 Quelle est l’évolution des entreprises dans la gestion du problème des accidents de travail sur la route ? 

Les entreprises ont mesuré les conséquences sur leur structure des accidents de travail sur la route. Dans un souci à la fois de qualité de vie au travail et de rentabilité, elles se sentent investis d’un devoir de formation et de sensibilisation.

L’obligation de la création du document unique en 2001 (identifier et mesurer les risques en entreprise) suivi d’une évolution des mentalités avec la mise en application des politiques de RSE ont entrainé une prise de conscience de la responsabilité des employeurs face au risque routier. Ce risque concerne toutes les entreprises, peu importe leur taille ou leur typologie sectorielle. En effet, même sans avoir de flotte automobile, la société est concernée via les trajets domicile / travail. 

Chaque PDG se doit de proposer des solutions à chaque risque pouvant se présenter dans la vie quotidienne professionnelle de ses salariés. Sans surprise, pour diminuer les accidents de la route, la formation se révèle être le meilleur moyen. 

En parallèle, depuis trois ans, de nouvelles formations routières ont le vent poupe du côté des entreprises. Les formations eco-conduite qui remplissent elle aussi un objectif de rentabilité et de bienveillance à l’égard des salariés sont de plus en plus déployés. 

Qu’est-ce qu’une formation éco-conduite ? En quoi est-ce pertinent ? 

Suivre une formation écoresponsable permet de positionner le conducteur en situation réelle par rapport à son impact  »carburant », de comparer et d’analyser la progression de sa consommation et émission de CO2. Elle permet en moyenne une diminution de 10 à 15% de ses émissions de CO2 et par ricochet une baisse identique des coûts de carburant. En plus de diminuer la consommation de carburant, elle augmente la longévité des freins et des pneumatiques.  

Cette formation a aussi pour vocation de démocratiser l’utilisation de véhicules moins polluants comme les véhicules hybrides et électriques. C’est une formation fortement plébiscitée par les entreprises car elle s’intègre, elle aussi, dans leurs enjeux de RSE et permet d’alimenter la gestion des risques dans leur document unique. 

Qu’il s’agisse des formations pour réduire les accidents sur la route ou encore les formations eco-conduites, elles sont accueillies très positivement par les salariés qui peuvent dans leur quotidien reproduire des gestes qui sauvent et qui leur permettre de réduire leur propre facture à la fin du mois.