Si certains partenaires bancaires ont opté pour le statu quo, d’autres poursuivent la hausse de leurs taux afin de refléter la hausse du coût de l’argent, qui n’est toujours pas en totalité répercutée.
La période de l’été est, de plus, toujours propice aux hausses. En effet avec le départ en vacances de 50% des effectifs, les banques souhaitent ralentir l’entrée de nouveaux dossiers afin de les traiter dans les meilleures conditions. Ainsi, le taux moyen sur 20 ans est aujourd’hui de 1.70% contre 1.55% début juin, le taux réservé aux meilleurs profils reste identique à 1.10% (comme pour toutes les durées d’ailleurs).
Analyse de Cécile Roquelaure, directrice des études d’Empruntis
Le mouvement haussier se poursuit, même s’il reste toujours contraint par le taux d’usure. Bien qu’il ait augmenté en ce 1er juillet (2.57% sur les prêts de 20 ans et plus vs 2.4% le trimestre précédent), la hausse est insuffisante et a 2 impacts :
– La contrainte que le taux d’usure fait peser sur les possibilités d’augmentation des taux par les banques : elles ne peuvent toujours pas réévaluer leurs taux à la hauteur de l’évolution du coût de l’argent. L’OAT 10 ans a pris 200 points de base en 7 mois, contractant de façon forte leurs marges. Quelques banquiers nous ont confirmé vendre à perte… ce qui en a contraint certains à sortir du marché du crédit de façon provisoire.
– Le 2ème impact est pour les emprunteurs. Si une banque est prête à rogner sur ses marges pour un profil « le valant bien », tous les emprunteurs ne rentrent pas dans cette catégorie. Ainsi certains dossiers ne sont plus finançables. Certains partenaires nous annoncent une baisse du volume de dossiers de l’ordre de 10% sur le mois de juin.
Mais deux bonnes nouvelles !
Tout d’abord, l’OAT a connu une légère baisse ces derniers jours, on est repassé en-dessous du seuil des 2%. Et si cela dure, les banques pourraient retrouver une situation plus saine d’ici quelques semaines. Autre bonne nouvelle, les banques restent volontaires et souhaitent continuer à gagner de nouveaux clients. Dans cet environnement chahuté, les primo-accédants bien préparés (entendez de l’épargne pour les frais, un peu d’épargne résiduelle et des contreparties) sont favorisés par ces conditions de marché car les banques sont prêtes à faire des efforts pour les séduire, des décotes au dossier sont toujours possibles. D’ailleurs une banque régionale ayant fait le choix du barème unique (2.10% quels que soient la durée et les revenus), pratique ainsi. Il faut également rappelés que les taux restent bas. Enfin, les politiques de stop & go opérées par certains partenaires et leur volonté de prendre de nouveaux dossiers rendent le rôle du courtier encore plus incontournable.